Processus de numérisation et de protection de l’Acte de naissance au Cameroun : entre défis et enjeux.

Connu sous le pseudo de ‘’kumba’’, le phénomène des faux actes de naissances, des âges manipulés est bien connu par chaque citoyen camerounais.  

En effet il est très difficile de tracer en début 2013 l’authenticité d’un acte de naissance au Cameroun compte tenu de l’absence d’un fichier national consolidé, les conditions d’archivage artisanales et

l’impossibilité de vérifier en temps réel la qualité des informations disponibles sur les actes de naissance.

Pour comprendre le phénomène, il faut remonter sur  l’organisation sociale et éducative du pays.

Côté éducatif le système installé par l’occupation française depuis les années 60 produit uniquement les fonctionnaires non pas les scientifiques ou les entrepreneurs.

Côté sociale, travailler à la fonction publique est resté pendant longtemps comme un prestige.

Les concours de recrutement étant devenus rares à la suite de la crise économiquement  à partir de fin 1985, les diplômés prenaient de plus en plus l’âge. Dans ses conditions et étant donné que l’entrée à la fonction publique à une limite d’âge, la falsification des âges devenait l’unique solution pour espérer obtenir un emploi.

Par conséquent en début 2013, on estime le taux de falsification des âges à 55% auprès des diplômés entre 1990-2013, 99.99% auprès des sportifs et 89% auprès des candidats à l’émigration.  

C’est donc un constat terrifiant mais compréhensible au regard du contexte. Pour y remédier progressivement un décret présidentiel portant création d’un centre national de l’acte de naissance a été publié mi-février 2013. Son rôle :

·         Collecter dans les différents centres d’état civil les différents registres pour les acheminer, numériser, archiver et sécuriser à Yaoundé. A partir de là constituer un fichier nationale consultable tout au moins quant il le faut.

Une approche qui  marque une innovation, mais n’exploite pas toutes les  possibilités modernes disponibles en 2013. C'est-à-dire déployer par exemple une application mobile et web de l’acte de naissance. Consultable en temps réel et qui synchronise en temps réel toutes les données.